
Reconstitution des faits ce 29 mai à Essos, à Yaoundé, après la mort d’Arnold Ndoumou Okala, victime d’une vindicte populaire. Accusés de l’avoir battu à mort et aspergé d’eau bouillante, les présumés auteurs ont été auditionnés en présence du procureur Luc Ndi Ndi.
Les présumés auteurs de son passage à tabac et des sévices qu’il a subis ont été auditionnés en présence du procureur Luc Ndi Ndi. Selon les éléments reconstitués par le commissariat central N°4, Arnold Ndoumou Okala aurait été accusé de vol, mais aucun plaignant ni butin n’ont été présentés. Au lieu de le remettre aux forces de l’ordre, plusieurs individus ont décidé de se faire justice eux-mêmes, le frappant violemment et lui infligeant des sévices. Parmi les faits constatés, une femme identifiée comme Lizzy, qui ne résidait pas sur le lieu de l’incident, aurait pris le temps de rentrer chez elle, de faire bouillir de l’eau, puis de revenir pour la verser sur la victime.
Un autre individu aurait utilisé un câble pour frapper Okala, tandis qu’un troisième, armé d’une machette, serait intervenu en prétendant vouloir protéger la victime, mais aurait en réalité exacerbé la colère de la foule en réclamant ses biens supposément volés. Ce dernier aurait ensuite quitté les lieux pour aller chercher son arme avant de revenir, sans réellement porter assistance à la victime.
Selon le commissaire divisionnaire Christine Irène Mindjom, les enquêteurs ont mis en évidence la responsabilité collective dans cette vindicte populaire, soulignant que même les témoins passifs contribuent à ces actes de violence. La reconstitution révèle que Okala a été torturé pendant plus de deux heures, alors qu’un commissariat se trouvait à proximité et que les assaillants auraient pu simplement appeler les forces de l’ordre.

Le commissaire central n°4 a insisté sur la nécessité de renforcer la collaboration entre forces de l’ordre et populations pour prévenir les vindictes. Sensibilisation, recours systématique aux autorités en cas de suspicion et ouverture du dialogue sont quelques-unes des pistes évoquées par le commissaire divisionnaire Christine Irène Mindjom.
Cette tragédie illustre les dérives de la justice populaire, où des individus prennent sur eux de punir sans preuves tangibles. Les autorités rappellent que nul n’a le droit de se faire justice soi-même et que les institutions judiciaires sont là pour garantir une application équitable de la loi.