
Le débat politique s’intensifie autour de la candidature du Président de la République, Paul Biya. Ce matin, sur les antennes de RFI, le porte-parole du RDPC, le Professeur Jacques Fame Ndongo, a affirmé qu’il n’y avait « aucun doute » : le chef de l’État sera candidat à sa propre succession en octobre prochain. Cette déclaration fait suite à celle, plus nuancée, du porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, qui estimait quelques heures plus tôt qu’il y avait 50 % de chances que Paul Biya se présente.
À quelques jours de la convocation du corps électoral, la principale préoccupation demeure la suivante: le président Paul Biya sera-t-il candidat à sa propre succession ? Le porte-parole du gouvernement René-Emmanuel Sadi estime qu’il y a 50% de probabilité que le chef de l’État se présente à la prochaine élection présidentielle. C’est du 50-50 forcément, puisqu’il a dit qu’il se prononcera le moment venu et il le fera savoir.
«C’est du 50-50 forcement puisque c’est lui qui nous a dit qu’il va se prononcer le moment venu. Ces militants, eux, savent qu’il est et demeure le président national du parti, qu’il est leur candidat à la présidentielle et qu’ils sont prêts à le soutenir» explique le porte parole du Gouvernement René Emmanuel Sadi.
Face à cette incertitude, le ministre d’État et porte-parole du RDPC, le Professeur Jacques Fame Ndongo, déclare qu’il n’y a aucun doute. Le président Paul Biya sera bel et bien candidat en octobre. «Le candidat du RDPC est désigné. Article 27, alinéa trois, des statuts du parti. Que dit cet article ? Le président national du RDPC est le candidat du parti à l’élection présidentielle. Il est le candidat et je le dis de manière catégorique» déclare-t-il.
Pour Jacques Fame Ndongo, c’est indiscutable, le Président Paul Biya est le candidat du RDPC. Alors que certains militants du Parti remettent en cause la légitimité du président sortant comme candidat naturel du parti, le professeur Jacques Famdongo affirme qu’il y a zéro chance de voir émerger un autre candidat du RDPC à cette échéance électorale. «Nos statuts sont clairs. Pour être candidat du RDPC à l’élection présidentielle, il faut être président national de ce parti. Je ne sache pas qui est un autre président national du RDPC. C’est le président national du parti, son excellence Paul Biya, qui est le candidat» affirme-t-il. Reconnaissant l’existence de la solidarité gouvernementale, Jacques Fame Ndongo précise toutefois qu’il s’exprime « au nom du parti au pouvoir ». Une clarification qui souligne la divergence de position entre les deux porte-paroles, et interroge sur la cohésion de la communication politique autour de l’avenir du président Paul Biya.
Ce contraste d’opinions offre un terrain fertile pour une analyse des dynamiques d’expression politique, de cohérence institutionnelle et de narration publique à la veille d’un scrutin majeur «on essaie toujours de faire mousser des choses qui ne sont pas essentielles. Là, en réalité, je pense que ce n’est vraiment pas essentiel, 50-50, 100%.» explique Dr. Joseph Eric Mayi, enseignant de journalisme à l’ESSTIC, expert en communication politique et par ailleurs auteur du livre intitulé La Communication Politique au Cameroun : histoire, institutions et médias. L’expert en communication politique clarifie que «de toute façon, les textes sont assez clairs sur ce qui doit arriver, c’est-à-dire le parti à son candidat, c’est connu. S’il y avait une situation contraire qui devait advenir, on le saura assez tôt, en tout cas au moment venu. Donc, je dirais pour ma part qu’il s’agit tout simplement de deux approches. L’approche d’un militant fervent et puis l’approche d’un militant mais avec une posture diplomatique» explique l’enseignant d’université.